Historique du savon de Marseille

I / Origines du savon

C’est en Gaule que l’on retrouve les premières recettes de savon . Pline l’ancien (1 er siècle), dans son célèbre ouvrage « Histoire Naturelle » donne la composition d’une pâte élaborée à partir de cendres de hêtres et de suif de chèvre, dont nos ancêtres se servaient pour teindre leurs cheveux en roux.
Pendant des siècles, cette recette resta inchangée, le savon servait tour à tour d’onguent, de cosmétique, de remède…
Il faut attendre le Moyen Age pour que le savon soit utilisé afin de laver le linge.
Les Arabes se servent de graisses animales, mais à partir du VIIIème siècle, on leur substitue de l’ huile d’olive, qui seule donne une solution extraite des plantes, un savon à la consistance ferme, à l’odeur agréable et à usages multiples .
Marseille

II / XIVème siècle : le premier savonnier marseillais

C’est au XIVème siècle qu’apparaît le premier savonnier officiel marseillais, il s’appelle Crescas Davin (1371).

III / XVème siècle : le début d’une industrie

A partir du XV ème siècle, le stade artisanal pour les besoins locaux est dépassée, et Marseille voit se créer les premières savonneries industrielles dont la production est destinée à Rhodes, Alexandrie et Genève .

IV / XVI ème siècle : les premières lueurs d’une industrie

Le XVI ème siècle voit les techniques se perfectionner notamment grâce à l’embauche de spécialistes venus de toute la Méditerranée, plus qualifiés que la main d’œuvre fançaise.

V / XVII ème siècle : la renommée du Savon de Marseille

Savon Marseille
C’est au XVII ème siècle que le Savon de Marseille acquiert la renommée qu’il ne devra plus perdre.
Durant la Guerre de trente ans, les usines marseillaises de grande qualité voient se fidéliser les acheteurs de France mais aussi d’Amsterdam et d’ Hambourg.
Colbert, sentant la source de profits qu’il pouvait tirer de ce produit demande alors aux savonniers un « Privilège » exorbitant.
Le Marquis de Seignelay lance un édit en 1688 qui réglemente la fabrication du Savon de Marseille : interdiction de travailler en Juin, Juillet et Août, utiliser uniquement de l’huile d’olive pure ( sans adjonction de corps gras).
Cet édit permet à Marseille d’être à la tête d’une industrie qui exporte ses produits vers l’Europe du Nord, l’ Angleterre et le vaste Empire Turc.

VI / XVI ème siècle : l’industrie la plus représentative de l’économie marseillaise

En 1709, la prospérité de la ville atteint son apogée, Marseille compte 30 savonneries . Mais la peste de 1720 ferme le port et stoppe momentanément l’économie.
En 1730, la production repart, il existe alors deux qualités différentes : le savon marbré ( utilisé pour le dégraissage des laines, les ménages et pour les colonies) et le savon blanc , plus pur et plus recherché par les professionnels ( soyeurs, teinturiers, blanchisseurs ou parfumeurs ).
La production de savon a alors doublée en 60 ans et devient l’industrie la plus représentative de l’économie marseillaise.
Cependant, la révolution française va stopper le commerce.

VII / XIX ème siècle : l’industrialisation des savonniers

L’import des matières premières est stoppé par les anglais qui bloquent le port.
L’embargo a pour conséquence l’augmentation du prix des huiles d’olive et l’utilisation d’huiles de graines fut plus systématique ( huile de noix, de colza, d’œillette et de lin).
Le 5 Septembre 1810, une commission chargée de contrôler la fabrication du Savon de Marseille, oblige les manufactures à imposer une marque garantissant le type d’huile, le nom et l’adresse du savonnier.
Les notions d’hygiène élémentaires se répandent en France comme en Europe. De plus, les progrès techniques permettent d’augmenter les capacités de production .

VIII / XX ème siècle : le savon moderne

Le savon n’est plus utilisé seulement comme détergeant ou article de toilette, mais également en tant qu’ingrédient pharmaceutique.
La fameuse indication « Extra Pur 72 %  d’huile » apparaît.

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